Six ans après avoir quitté le pouvoir, l’ancien président de la République démocratique du Congo, Joseph Kabila, a rompu son silence dans un discours incisif, dénonçant une « crise multidimensionnelle » et proposant un « pacte citoyen » en douze points pour « sauver le pays ».
Dans une allocution solennelle, M. Kabila a vivement critiqué le régime actuel, l’accusant de dérives autoritaires, de violations constitutionnelles et d’avoir mené le Congo vers un « délabrement avancé ». Il a affirmé que, malgré des années de « provocations », il agissait désormais par « devoir » face à une situation « existentielle » pour la nation.
L’ancien chef d’État a dressé un bilan sévère, pointant du doigt des institutions affaiblies, une économie fragilisée et une armée délaissée au profit de milices. Il a qualifié les élections de 2023 de « simulacre » et a estimé que la révision constitutionnelle en cours représentait une menace pour la paix. Sur le plan sécuritaire, il a imputé à l’État les massacres de Makala, Goma et Lubumbashi. Économiquement, il a déploré l’inflation, la corruption et l’augmentation des dettes, contrastant avec les réformes initiées sous son propre mandat.
Pour remédier à cette situation, Joseph Kabila a détaillé un programme en douze points, incluant la fin de la « dictature », le rétablissement de l’autorité de l’État, la réconciliation nationale et le départ des troupes étrangères. Il a salué le retrait des forces de la SADC tout en critiquant les dialogues « sélectifs » avec les groupes rebelles.
Kabila a lancé un appel à l’unité, déclarant que « Le Congo vaut mieux que cette caricature qu’en donnent ses dirigeants actuels ». Il s’est dit prêt à œuvrer, en dehors du pouvoir, pour la stabilité du pays. Ce plaidoyer marque un retour notable de Joseph Kabila sur la scène politique et relance le débat sur l’avenir de la RDC.
Dénis Ngalamulume































































Laisser un commentaire