RDC : L’association nationale des victimes du Congo dénonce une « manœuvre dilatoire » du Sénat dans l’affaire Joseph Kabila

L’Association nationale des victimes du Congo (ANVC) a exprimé ce mercredi, sa profonde indignation et sa consternation face à ce qu’elle qualifie de « manœuvre dilatoire » du Sénat congolais concernant la demande de levée des immunités de l’ancien Président Joseph Kabila. Cette requête émanait de l’auditeur général des Forces armées de la République démocratique du Congo, dans le but de le traduire en justice suite au réquisitoire qui le lie à Corneille Nangaa.

Dans une déclaration d’une rare fermeté, l’ANVC a fustigé la position du Sénat, la considérant comme un affront direct à la mémoire des millions de victimes congolaises qui, selon l’association, « ont été envoyées aux cimetières » par les agissements de Corneille Nangaa et de Joseph Kabila.

L’ANVC estime que la récente apparition publique de Joseph Kabila à Goma ne fait que renforcer la conviction qu’il existe une collaboration étroite entre lui et Corneille Nangaa. Pour l’association, cette présence sur un théâtre d’opérations où des atrocités ont été commises renforce les suspicions et alimente les accusations portées contre les deux hommes.

Face à cette situation, l’Association nationale des victimes du Congo lance un appel solennel et pressant au Sénat, qualifié de « chambre de sages ». L’ANVC exhorte les sénateurs à « prendre leurs responsabilités » et à ne pas entraver le cours de la justice. Pour l’association, l’inaction ou le report de la décision concernant la levée des immunités de Joseph Kabila reviendrait à ignorer la gravité des faits reprochés et à bafouer les aspirations à la justice et à la réparation des victimes.

Pour rappel, à la suite de l’option levée lors de la dernière plénière, la Commission spéciale du Sénat chargée d’examiner en profondeur le réquisitoire de l’auditeur général des Forces armées de la République démocratique du Congo qui sollicite la levée des immunités de Joseph Kabila et des poursuites judiciaires contre ce dernier, a été constituée.

Cette commission dirigée par l’ancien chef de la diplomatie congolaise Christophe Lutundula et qui a disposé de 72 heures à dater du lundi 19 mai dernier pour soumettre son rapport à l’Assemblée plénière, prévoit d’auditionner ce jour le lieutenant-général Lucien-René Likulia Bakumi, Auditeur général près la Haute cour militaire de la République démocratique du Congo. Il sera question pour l’auditeur général des FARDC, d’étayer et d’expliciter en profondeur ses accusations devant les membres de la Commission spéciale.

Il convient de rappeler que la position ferme de l’ANVC n’est pas nouvelle et s’inscrit dans un plaidoyer de longue date pour la justice. L’association avait déjà tenu une conférence-débat marquante au Collège Boboto à Kinshasa, en date du 26 octobre 2023. Cette rencontre, intitulée « Analyse juridique de la Loi portant protection des anciens présidents face à la lutte contre l’impunité de crimes graves commis en République démocratique du Congo », avait mis en lumière les défis juridiques et éthiques posés par l’équilibre entre la protection des anciens chefs d’État et la nécessité de lutter contre l’impunité pour les crimes internationaux.

Félix Mulumba


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