La formation de sept jours organisée par le Fonds national des réparations en faveur des victimes (FONAREV) à l’intention de 130 enquêteurs à Kananga a poursuivi ses travaux ce lundi avec plusieurs modules, notamment celui présenté par Madame Nathalie Kambala Luse, Directrice Générale de l’ONG Femme main dans la main pour le développement intégral (FMMDI).

Le module a souligné que l’identification des victimes est essentielle pour leur accès à la réparation, à la justice et aux soins, tout en contribuant à briser le silence et la stigmatisation. Madame Kambala Luse a insisté sur le rôle fondamental des femmes dans ce processus, garant de son inclusivité et de son exhaustivité.

Cependant, la Directrice Générale de FMMDI a exposé en détail les nombreux obstacles qui entravent la participation des femmes : la peur de la stigmatisation, les pressions externes, le manque d’information, l’insuffisance des structures d’appui, les difficultés d’accès aux lieux d’identification et la méfiance envers les institutions.

Face à ces défis, le module a préconisé plusieurs exigences pour une mobilisation réussie, notamment l’information adéquate des femmes sur leurs droits et le processus, la création d’un cadre sécurisant et respectueux, l’offre d’un accompagnement psychosocial et juridique adapté, la reconnaissance de leur légitimité à témoigner et la levée des obstacles logistiques et socioculturels.

Des stratégies concrètes ont été présentées, allant de la sensibilisation communautaire via des canaux locaux à l’adaptation des dispositifs logistiques et au renforcement du rôle des organisations de femmes et des OSC locales.

Par ailleurs, Madame Kambala Luse a souligné la nécessité pour le FONAREV d’intégrer une approche genre à tous les niveaux du processus, d’allouer des ressources spécifiques à la mobilisation des femmes, de renforcer les capacités des enquêteurs sur ces questions et de mettre en place une évaluation participative. Son intervention a insisté sur le fait qu’une mobilisation efficace des femmes, basée sur la confiance et la proximité, est indispensable pour une identification juste et une réparation significative au Kasaï-Central.

Félix Mulumba