Après plus de deux décennies de conflits dévastateurs, l’Ituri fait face à un nouveau défi, cette fois-ci imposé par les opérateurs de télécommunications. C’est le constat alarmant dressé par James Zamatanda, leader d’opinion dans la province.
Il dénonce une « escroquerie silencieuse » qui s’ajoute aux souffrances d’une population déjà éprouvée.
Selon M. Zamatanda, Airtel, Vodacom, et Orange, les trois géants du secteur, opèrent sans réelle concurrence en Ituri. Dans des localités comme Bunia, Mambasa, Mahagi, Aru et Djugu, les usagers sont confrontés à la disparition subite des forfaits achetés après des coupures de réseau, sans remboursement, excuses, ni transparence.
«Dans un pays où le coût de la vie explose et où chaque franc congolais compte, ce mépris devient inacceptable,» a-t-il fustigé.
Il attribue cette situation à la « naïveté et la passivité de la population », mais surtout à la faiblesse des régulations, l’absence de sanctions claires et le silence des institutions de contrôle, qui ont permis cette « exploitation économique inqualifiable ».
Les opérateurs justifient souvent ces problèmes par le fait que leurs « backbones sont installés au Nord-Kivu » et que les conflits « retardent les réparations ». Pour James Zamatanda, cette explication ne justifie en rien l’absence d’alternatives.
Il appelle à faire de l’Ituri une « seconde base technique », dotée d’équipements sûrs, de techniciens formés localement et de l’inclusion d’entreprises ituriennes pour la maintenance.
M. Zamatanda estime que « l’Ituri évolue » malgré tout, avec une jeunesse qui se réveille et une économie en mouvement. Il est donc impératif que les services de télécommunications « suivent le rythme, au lieu d’être un frein au progrès ».
Pour restaurer la confiance et la justice, James Zamatanda exige :
Des explications et excuses publiques après chaque coupure.
Des remboursements systématiques des forfaits non utilisés.
La localisation des services techniques en Ituri.
L’inclusion des entreprises locales dans la gestion du réseau.
Selon lui, la paix en Ituri ne se limite pas à l’absence d’armes, mais englobe également la justice dans tous les aspects de la vie quotidienne.
Rachid Kudra depuis Bunia

En savoir plus sur Actu-Service
Abonnez-vous pour recevoir les derniers articles par e-mail.
Articles
Conçu par Actu-Online




















































Laisser un commentaire