Il est accusé d’outrage à l’Assemblée provinciale du Kasaï et détournement présumé
L’Assemblée provinciale du Kasaï a franchi une étape décisive hier jeudi en décidant de mettre à la disposition de la justice le Directeur provincial de l’Office des Routes, Monsieur Paul Lokika Shako. Cette décision historique, qui fait suite à une série de manquements graves et d’accusations de malversations, intervient après une question orale avec débat qui a mis en lumière des dysfonctionnements majeurs dans la gestion des fonds et des matériaux publics.
Les accusations portées contre Monsieur Lokika Shako sont multiples et sérieuses : outrage à l’organe délibérant du Kasaï, obstruction à la mission parlementaire de l’assemblée, et détournement de deniers publics. Cette ferme résolution de l’Assemblée provinciale témoigne de sa détermination à exercer son rôle de contrôle et à exiger la redevabilité des services de l’État dans la province.
Une affaire de ciment disparu : origine du scandale
L’étincelle de cette affaire a été l’introduction d’une question orale avec débat par la députée provinciale Alphonsine Nkuna. Son objectif était d’obtenir des éclaircissements sur la mystérieuse disparition de plus de 750 sacs de ciment. Ces matériaux étaient initialement destinés à la construction de caniveaux essentiels dans la cité de Luebo, un projet vital pour l’amélioration des infrastructures locales. Or, ces sacs auraient été retrouvés, de manière troublante, dans un entrepôt appartenant à la société Afrifood à Ilebo, soulevant de sérieuses questions sur leur détournement présumé.
L’attitude de Monsieur Paul Lokika Shako face à l’organe délibérant a exacerbé la situation et a été perçue comme un affront direct à l’autorité parlementaire. Convoqué pour répondre de ces allégations devant les élus du peuple, le Directeur Provincial de l’Office des Routes ne s’est pas présenté physiquement. Plus grave encore, il n’a ni fourni de motifs valables d’excuse, ni sollicité un report de son audition. Un tel comportement a été unanimement qualifié de « pur sabotage » par les députés provinciaux, soulignant une défiance inacceptable envers l’institution qui représente le peuple du Kasaï.
Poursuivant dans cette logique de confrontation, Paul Lokika Shako a adressé une lettre au bureau de l’Assemblée provinciale, lue en séance plénière, dans laquelle il contestait ouvertement la compétence de l’organe délibérant à exercer un contrôle sur son service. Cette contestation, perçue comme une obstruction manifeste au travail parlementaire et une méconnaissance flagrante des principes démocratiques de la redevabilité, a poussé l’Assemblée à prendre des mesures drastiques.
Les résolutions de l’Assemblée provinciale et l’attente de la justice
Face à cette série de manquements et d’accusations, l’Assemblée provinciale a adopté des résolutions claires : déférer le Directeur provincial de l’Office des routes devant le parquet près la Cour d’appel du Kasaï. Cette décision ouvre désormais la voie à une action judiciaire formelle, où Monsieur Lokika Shako aura à répondre des faits qui lui sont reprochés, notamment le détournement présumé de deniers publics et l’outrage envers l’organe délibérant.
Cette affaire du ciment disparu et l’attitude du Directeur Provincial de l’Office des Routes viennent tristement raviver un débat essentiel en République Démocratique du Congo : celui de la gestion des ressources publiques et de l’obligation de redevabilité des services de l’État dans les provinces. Elle met en lumière les défis persistants en matière de bonne gouvernance, de transparence et de lutte contre la corruption à l’échelle locale.
La détermination de l’Assemblée provinciale du Kasaï à user de ses prérogatives de contrôle est un signal fort envoyé à tous les gestionnaires publics. Elle rappelle que le pouvoir du peuple, exercé par ses représentants, est un pilier fondamental de la démocratie et que l’impunité ne saurait être tolérée face aux détournements et aux atteintes aux institutions. L’opinion publique du Kasaï attend désormais avec impatience que la justice se saisisse pleinement de ce dossier et fasse toute la lumière sur ces allégations, afin que les responsables soient identifiés et que des mesures soient prises pour garantir une gestion plus intègre et plus efficace des ressources destinées au développement de la province.
Sadam Kapanda / Tshikapa






















































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