Un climat de confusion et de désaccord semble régner au sein de la fédération de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) en Ituri. Moins de 24 heures après l’intervention médiatique du président fédéral Maître Severin Tsedha, qui a évalué à 30% la réalisation de l’état de siège quatre ans après son instauration, son communicateur Bhayo Adhopio a tenu des propos ouvertement contradictoires.

Dans une déclaration rendue publique ce mercredi 14 mai 2025, Bhayo Adhopio a affirmé que l’évaluation devait plutôt se situer à 70%, ajoutant 40 points à l’estimation initiale de son président.

« C’est étonnant de voir Maître Tsedha, qui a lui-même été membre actif de l’administration militaire, parler de 30% seulement. Il a coordonné une cellule d’étude stratégique sous l’autorité du gouverneur militaire. Si lui-même évalue sa contribution à seulement 30%, c’est regrettable », a-t-il déclaré.

Mais au-delà de la divergence d’opinion, le communicateur remet ouvertement en cause la légitimité de Maître Tsedha à la tête de la fédération provinciale. Il évoque notamment de nombreux désaveux de la part des combattants du parti, accusant le président fédéral de prendre des positions « isolées » sans consulter les instances internes.

« À plusieurs reprises, il a perdu la confiance des militants. Sa voix ne reflète plus celle de l’ensemble du parti en Ituri », a martelé Bhayo Adhopio.

Cette sortie démontre l’existence de tensions internes profondes au sein de la fédération UDPS de l’Ituri. Elle intervient dans un contexte où le débat autour de l’efficacité de l’état de siège instauré par ordonnance présidentielle le 3 mai 2021 continue de diviser les responsables politiques et les membres de la société civile.

L’intervention de Bhayo Adhopio relance donc le débat sur la cohérence de la communication au sein de l’UDPS/Ituri et pose la question de l’autorité réelle du président fédéral dans une fédération déjà fragilisée par des dissensions internes.

Justin Ndassi