Alors que l’état de siège imposé dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu franchit le cap symbolique de ses quatre années d’existence depuis son instauration le 6 mai 2021, les voix s’élèvent pour dresser un bilan critique de ce régime exceptionnel. Parmi elles, l’acteur politique de la province de l’Ituri, Monsieur Moïse Mufalme, a exprimé une évaluation particulièrement sévère de son efficacité, soulignant une divergence marquée entre les objectifs initiaux et la réalité observée sur le terrain.
Selon Monsieur Mufalme, l’évaluation de l’état de siège doit impérativement s’effectuer à l’aune de l’ordonnance présidentielle qui l’a décrété. Il rappelle que l’objectif primordial de ce régime d’exception était de rétablir l’autorité de l’État dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu, alors en proie à une instabilité sécuritaire chronique et à l’action de nombreux groupes armés.
«Le régime de l’état de siège doit se faire évaluer par l’ordonnance qui l’avait décrété car la mission est bien définie pour éradiquer tous les groupes armés qui déstabilisent les conditions de vie de nos populations», a déclaré avec insistance Monsieur Moïse Mufalme.
Cependant, l’acteur politique iturien dresse un constat alarmant de la situation sécuritaire sous ce régime d’exception. Il affirme qu’au lieu d’une diminution, l’état de siège a paradoxalement coïncidé avec une augmentation de l’activité et de l’émergence de nouveaux groupes armés. Monsieur Mufalme cite spécifiquement la résurgence de la CRP de Thomas Lubanga au littoral du lac Albert, ainsi que l’implantation et la prolifération du groupe armé Chini ya Tuna dans la chefferie de Walese Vonkutu, parmi d’autres entités non nommées.

Face à cette évolution jugée négative, Monsieur Moïse Mufalme lance un appel pressant au gouvernement central pour la levée de l’état de siège en Ituri. Il établit une distinction fondamentale entre la situation sécuritaire prévalant en Ituri et celle du Nord-Kivu, soulignant la nature différente des conflits et des acteurs impliqués.
«C’est très difficile de comparer la situation sécuritaire de l’Ituri et celle du Nord-Kivu», explique Monsieur Mufalme. Et d’ajouter : «Au Nord-Kivu, nous avons le Rwanda qui nous agresse injustement, différent en Ituri où ce sont les enfants du milieu qui ont pris les armes contre leurs frères. En Ituri, l’état de siège n’a pas un bilan positif et juste après l’instauration de ce régime, nous assistons à la naissance des groupes armés comme la CRP de Thomas Lubanga au littoral du lac Albert et en chefferie de Walese Vonkutu, nous avons Chini ya Tuna et d’autres que je ne vais pas citer. Vraiment, l’état de siège doit être levé», a-t-il conclu avec une conviction marquée.
Cette évaluation critique de Monsieur Moïse Mufalme vient s’ajouter à un ensemble d’avis divergents qui traversent la société civile, les acteurs politiques et les observateurs de la situation dans les provinces concernées. Si certains saluent les efforts déployés dans le cadre de l’état de siège et reconnaissent certains effets positifs, d’autres dénoncent avec véhémence son inefficacité prolongée à apporter une solution durable à l’insécurité, voire pointent du doigt des conséquences négatives telles que des violations des droits de l’homme et une restriction des libertés civiles.
Justin Ndassi/Ituri





















































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